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     Grand vent, grande marée, "Les chevaux d'la mer" sont devenus enragés. Les hautes dunes ont été tranchées par le milieu. Il reste une sorte de falaise à vif qui domine l'estran, elle a la hauteur d'une petite maison. C'est la côte sauvage. Plein ouest. Les vagues et le vent sont chez eux. Qu'on se le dise.  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les ombres sont longues déjà sur le sable dur où mousse folle roule, 

    ou roule mousse folle,

    ou folle mousse roule.

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  • Entre la feuille la pierre et l'eau

    quelque chose bouge

    de l'image à son reflet  

     

    Sarlat, théâtre 

     C'est le nom de cette maison-là

     

     

     

     

     

    Lumière sur certains tissus 

     

    Un goûter pendant les vacances 

     

    une brise frise la mer, le soir

     

    Quand les ombres s'allongent, 

    que le soleil est doux, 

     

     

    que le brouillard s'en vient 

    cela peut être un 

     

    Voyage dans le passé, voyage dans l'automne,  

     Pages à déchiffrer aussi, la tête en bas

    Des deux côtés de la ligne, laquelle est

    la plus belle, la plus réelle ... 

     

     

     

     (Château de La Rochefoucauld, Charente)

    rivière La Tardoire

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    Des nappes blanches comme pour les goûters du dimanche,

    des galets, des arbres de mer, et les oeufs peints par Michèle,

    fragiles, certes, mais chatoyants ; on n'en trouvera pas deux semblables.

     

    Pâques en été

    Pâques en été

    Pâques en été

    Pâques en été

    Pâques en été

    Pâques en été

     Exposition de Michèle Delval

    Maison du canot de sauvetage, port de Saint-Denis, Île d'Oléron

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  •  Si l'on dit que Francis Ponge évoque la pluie, on ne croit pas si bien dire : il l' évoque en magicien. Rien n'est plus présent qu'elle sous sa plume, rien n'est plus fin ni vivant. Faites aussi connaissance avec son "Huître", sa "Bougie", sa Cigarette" ... Et le Pain !!, on en mangerait.

     

     

     

     

    La Pluie, Francis Ponge

     

     

     

    La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c'est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères, une précipitation sempiternelle sans vigueur, une fraction intense du météore pur. A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d'un grain de blé, là d'un pois, ailleurs presque d'une bille. Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles elle se suspend en berlingots convexes. Selon la surface entière d'un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. De la gouttière attenante où elle coule avec la contention d'un ruisseau creux sans grande pente, elle choit tout à coup en un filet parfaitement vertical, assez grossièrement tressé, jusqu'au sol où elle se brise et rejaillit en aiguillettes brillantes.

     

     

    Chacune de ses formes a une allure particulière: il y répond un bruit particulier. Le tout vit avec intensité comme un mécanisme compliqué, aussi précis que hasardeux, comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d'une masse donnée de vapeur en précipitation.

     

      

    La sonnerie au sol des filets verticaux, le glou-glou des gouttières, les minuscules coups de gong se multiplient et résonnent à la fois en un concert sans monotonie, non sans délicatesse.

     

     

    Lorsque le ressort s'est détendu, certains rouages quelque temps continuent à fonctionner, de plus en plus ralentis, puis toute la machinerie s'arrête. Alors si le soleil reparaît tout s'efface bientôt, le brillant appareil s'évapore : il a plu.

     

     

     

    (Le Parti pris des choses)

          1942

     

     

     

     

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  •  Vivantes

     Elles nous surprennent, rien ne les arrête dirait-on. Rien, aucune rocaille, nulle friche, ni goudron ni dalle de ciment, il suffit d’un pot sur la terrasse, d’une fissure, d’un tapis de feuilles sèches, solitaires avec élégance et bravoure, on les aime d’être modestes et entêtées, à la fin et au commencement, on les admire pour leur audace naïve, dans la cour, au jardin, sur la côte,

    c’est la vie !

      

     Choyées

    Copine 

     

    Sages 

     

    Tardive ou déjà là 

    Vivantes

     

    Vivantes

    Prometteuses 

     

    Et rustiques 

     

     

     

    Résistante 

    Mini terrasse à Leipzig 

    Vivantes

    Modestes 

     

    Et là 

    Là encore 

    Vivantes

     

    Vivantes

    Prometteuses 

     

     

    Au coeur de Paris 

    Courageuses 

    Vivantes

     

    Vivantes

     Indépendante

    Vivantes

     Indépendantes, entêtées, solitaires ou solidaires, et quoi d'autre encore ?

    Vivantes

    Vivantes

     

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